La communication patient « spéciale COVID-19 » vue par

le Dr BAUDELOT, chirurgien-dentiste à Ballancourt sur Essonne (91)

Installé à Ballancourt sur Essonne, le Dr Baudelot exerce dans une structure comptant 7 praticiens, 8 assistantes-dentaires et 3 secrétaires. Quelques jours avant le confinement, l’ensemble des acteurs s’étaient déjà organisés pour appliquer les gestes barrières au sein du cabinet. Ces mesures simples alliées à une communication bienveillante seront réitérées lors de la réouverture physique des cabinets dentaires.

L’objectif ? La sécurité de tous et la préservation de la relation de confiance avec ses patients que le Dr Baudelot tisse chaque jour avec ses patients depuis maintenant 25 ans

 

Dans cette situation de crise inédite, comment cela se passe-t-il pour vous aujourd’hui ?

Dr Baudelot :

Au début, j’étais un peu dans un état de sidération face à cette situation inédite. J’ai mis quelques jours à me rendre compte de l’ampleur de la crise sanitaire… Et puis aujourd’hui, je me dis qu’il faut garder le moral, que l’activité va reprendre. Il y aura toujours besoin de dentistes !

Qu’avez-vous mis en place en termes de communication envers vos patients ?

Dr Baudelot :

La première chose que nous avons mis en place, conformément à la demande du Conseil de l’Ordre, c’était de garder le contact avec nos patients. Nous avons modifié le répondeur téléphonique pour leur fournir les informations essentielles durant la fermeture du cabinet. En cas de besoin, nous avons conseillé à nos patients de nous envoyer un mail nous expliquant leur situation. A réception, nous les rappelons. Soit une solution est trouvée directement, soit nous les aiguillons vers le numéro d’urgence et la régulation départementale à laquelle mes collaborateurs et moi-même participons à tour de rôle.

 

Pourquoi ce choix de premier contact par mail ?

Dr Baudelot :

Par ce biais, nous leur donnons la possibilité de nous contacter 24h/24. Dès le lendemain matin, nous prenons connaissance de leur message et nous les rappelons aussitôt. D’ailleurs, nous constatons chaque jour une proportion importante de mails envoyés en dehors des heures d’ouvertures classiques du cabinet. Le nombre de mails est plutôt stable depuis le début du confinement soit environ une quinzaine de mails par 24h. En revanche, 1/3 de ces mails proviennent de patients d’autres confrères. Ils n’ont a priori pas trouvé de réponse auprès de leur chirurgien-dentiste traitant c’est dommage !

 

Comment avez-vous informé vos patients de l’annulation de vos rendez-vous ?

Dr Baudelot :

Nous avons précisé sur notre répondeur téléphonique ainsi que sur notre site internet que tous les rendez-vous programmé durant la période de confinement étaient automatiquement annulés. Nous aurions préféré informer nos patients par SMS mais nous sommes passés à côté du tutoriel que vous avez mis à disposition. C’est vraiment dommage. D’ailleurs, dans notre structure nous sommes des utilisateurs invétérés du service SMS !

 

Qu’avez-vous prévu en termes de communication à l’approche du déconfinement ?

Dr Baudelot :

Je pense qu’il aura un enjeu de communication très important à ce moment-là. L’objectif sera de désamorcer l’appréhension des patients. Beaucoup se demanderont surement s’ils ne risquent pas d’attraper le coronavirus lors de leur venue au cabinet !

Nous prévoyons de communiquer en toute transparence sur les conditions sanitaires optimales que nous mettrons en place pour éviter toute contamination. Nous reproduirons entre autres la plupart des  mesures de sécurité recommandées par le Conseil de l’Ordre lors de la prise en charge des urgences dans le cadre de nos gardes départementales.

 

A ce propos, que prévoyez-vous ?

Dr Baudelot :

A leur arrivée, les patients se laveront les mains ou ils appliqueront une solution de gel hydroalcoolique. Nous leur demanderons de porter un masque tout le temps où cela sera possible durant leur visite. Un marquage au sol est prévu pour respecter les distances de sécurité.

En salle d’attente, nous avons disposé les chaises afin de respecter une distance d’1m50 entre chaque patient. Toutes les portes seront ouvertes afin qu’aucune manipulation ne soit requise.

Lors du paiement, nous les inciterons à privilégier le paiement sans contact (virement, carte bancaire pour les petits montants…). Pour la sécurité de nos secrétaires, des protections en plexiglas ont été commandées…

Bien sûr en termes d’équipements, nous travaillerons tous avec des masques, des charlottes, des blouses, des sur-blouses, des visières, les gants et tout ce qu’il faut ! L’une de nos assistantes gère en ce moment les stocks de tout ce matériel. Nos commandes sont en cours, on espère que tout cela va arriver à temps.

Nous prévoyons également de poser quelques questions  à nos patients au moment de la prise de rendez-vous. Notamment à savoir si dans leur foyer ou entourage proche, il y a des malades, s’ils ont de la température… nous essaierons de dépister un petit peu comme cela.

En cas de risque d’un patient COVID +, nous lui proposerons de décaler le soin si cela est possible en lui rappelant les mesures sanitaires à observer. Si la situation est une réelle urgence, nous le prendrons en charge avec un renforcement de toutes les précautions.

Nous demanderons également à tous nos patients de venir non-accompagné dans la mesure du possible.

Au niveau organisation, notre leitmotiv sera d’assurer la sécurité de nos patients et de nos personnels soignants en prêtant une attention encore plus intense à l’asepsie.

Nous prévoyons une présence accrue des assistantes dentaires dans nos salles de soins et deux d’entre elles seront dédiées à la stérilisation (une pour la zone sèche et la seconde pour la zone humide).

Le renforcement du travail à 4 mains a pour objectif d’éviter au maximum les erreurs d’asepsie. Pour nous, chirurgien-dentiste, cela permettra d’éviter de toucher aux tiroirs, à nos appareils etc. Cela changera notre organisation car, à part ma femme qui est ortho-pédodontiste,  nous travaillons de peu cette façon. Pour nous, tout cela relève du bon sens, ces mesures sont relativement faciles à mettre en œuvre.

 

Vous êtes plutôt optimiste ?

Dr Baudelot :

Oui plutôt. Ça sera surement compliqué un peu à la reprise c’est certain et nous ne sommes pas complètement à l’abri d’une deuxième vague d’épidémie mais on sortira de cette épidémie !