La digitalisation en santé : de la contrainte à la valeur ajoutée
Didier Robert, Directeur Général de Julie Solutions, se penche sur les enjeux de valeur de la transformation digitale à l’heure de l’ouverture du nouveau couloir dentistes du Ségur du Numérique en Santé. Il pense que la transformation digitale dans le domaine de la santé est en effet en train de passer d’une phase de dématérialisation contrainte à une phase plus axée sur la création de valeur pour les patients et la société dans son ensemble. Son analyse…
Première vague de digitalisation : des gains de productivité pour le système de santé
Il y a 25 ans, la carte Vitale a été largement diffusée, entraînant une adoption rapide des outils et des pratiques numériques par les médecins, faisant passer le taux d’équipement informatique de 25% à 70% en quelques mois. Cette première vague de transformation digitale, plus contrainte que souhaitée, a été axée principalement sur la dématérialisation de la facturation, ce qui a permis de réduire les coûts d’opération et de pilotage du financement du système de santé. En fin de compte, le secteur de la santé ne s’est pas différencié d’autres secteurs ou entreprises où l’informatique a d’abord été utilisée pour la finance et la comptabilité avant de soutenir des utilisations opérationnelles, en particulier grâce à l’émergence de technologies plus accessibles, décentralisées et mobiles.
La nouvelle vague de transformation digitale dans le domaine de la santé met l’accent sur la création de valeur ajoutée
Cette transformation est due à l’évolution de trois tendances combinées…
Dossier Médical Partagé (DMP) – Consultation
Julie intègre maintenant la possibilité de consulter et d’enregistrer, à partir de la bibliothèque des documents du patient, les documents mis à disposition des professionnels de santé et du patient sur son Dossier Médical Partagé.
- Le partage accru d’informations entre professionnels et patients
Les nouvelle possibilités techniques (plateformes d’APIs, authentification…) et surtout de nouvelles volontés se traduisent dans les faits par un fort développement des échanges d’information. Cette tendance est un axe majeur du Ségur du Numérique en Santé et les objectifs sont multiples. Meilleur accès au soin, plus de prévention… – mais d’une certaine façon il s’agit de créer davantage de valeur collective et sociétale.
- La nécessité d’efficacité dans les soins
Les cabinets médicaux doivent répondre à une demande de soin croissante avec des rôles et profils plus spécialisés et hétérogènes (arrivée de l’assistante de niveau 2, salariat…), ce qui rend les gains d’efficacité tout au long du parcours patient essentiels. Le digital peut aider à optimiser le parcours patient en anticipant les traitements, préparant les rendez-vous et améliorant la prise en charge. La valeur opérationnelle du digital est donc de plus en plus effective dans l’organisation collective des cabinets médicaux.
- L’émergence de nouvelles possibilités technologiques telles que l’utilisation avancée des données et l’intelligence artificielle
Outre les avancées actuelles du numérique telles que la dématérialisation et la collaboration, de nouvelles possibilités se profilent dans le domaine de la santé. L’utilisation avancée des données et l’intelligence artificielle offrent de nouvelles perspectives pour la prévention, l’analyse et la comparaison. Les connexions facilitées avec des appareils toujours plus performants, la communication entre systèmes et individus ainsi que les bases de connaissances dématérialisées et l’e-learning sont autant d’innovations qui vont impacter l’organisation, le fonctionnement et la structuration des cabinets médicaux, notamment avec l’arrivée de la génération “digital born”.
Le rôle des éditeurs de logiciels
Le nouveau digital va donc bien nous faire entrer dans une nouvelle ère très probablement porteuse de fortes avancées en matière de soin pour les patients, de maîtrise opérationnelle et de qualité de vie au travail pour les professionnels. Il est important de souligner que la réussite de cette nouvelle transformation digitale ne se fera que par un dialogue de qualité entre les trois parties prenantes impliquées : les personnels du cabinet dentaire, les éditeurs, mais aussi les autorités de santé compétentes. Le rôle d’un éditeur comme Julie est de veiller à bien retranscrire les enjeux de valeur de la digitalisation dans un logiciel. Cela implique notamment de représenter au mieux l’utilisateur final, dentiste et assistante dentaire, qui doit trouver dans cette transformation de réels bénéfices opérationnels et non de la complexité et des freins dans son activité quotidienne.